Project Description

Images réalisées dans le cadre de l’exposition Mobile/Immobile, aux Archives Nationales, en collaboration avec Agnès Sinaï, journaliste et essayiste, spécialiste de l’environnement et de la décroissance, et Gildas Etevenard, musicien multi instrumentiste et créateur sonore.
Texte du cartel de l’exposition :
« Pour Caroline Delmotte et Gildas Etevenard, voici l’humanité à la croisée des chemins. 
D’un côté, un monde qui aura connu la grande accélération de nos mobilités, jusqu’à l’épuisement et l’effondrement; de l’autre, un monde qui aura réagi à temps, ralenti et se sera reconcentré sur une vie de proximité dans des zones plus autarciques certes, mais dans des poches de sérénité et de vie en communauté.
Au centre, le présent, le temps de tous les possibles, l’instant décisif qui basculera vers l’un ou l’autre futur, dystopique ou utopique. 
Caroline Delmotte et Gildas Etevenard ont imaginé une installation sous forme de retables sonorisés, à partir de photographies et de prises de son réalisées en Ile de France – Porte de Saint-Cloud, triangle agricole de Gonesse, zone aéroportuaire d’Orly – visions d’un monde après les énergies fossiles, après la voiture, post-car, pour un territoire aussi densément peuplé, aussi dépendant des transports, de la mobilité numérique et physique que l’Ile-de-France. 
À gauche de chaque triptyque, Caroline Delmotte nous confronte à des espaces qui ont connu une croissance exponentielle – le Parc des Princes masqué par un pont gigantesque, une zone agricole convertie en parc de loisirs bétonné et saturé de voies d’accès – pour devenir obsolètes, se transformer en d’inutiles temples de la consommation d’une société des loisirs qui s’est mise à tourner à vide, privée de l’énergie dupétrole .
La bande-son imaginée par Gildas Etevenard nous plonge dans un monde d’une inquiétante étrangeté, où la pollution sonore des transports a laissé place aux stridences des dysfonctionnements du réseau, à l’effondrement urbain, à une nature devenue folle, malade de la déraison des humains.
À droite, l’espoir est permis, tout est à reconstruire et à inventer, mais le futur devient un espace des possibles. Des jardins ouvriers ont pris la place du périphérique, les ouvrages d’art, devenus inutiles, sont reconvertis en logements. On y imagine une vie en communauté, certes pas toujours simple, mais stimulante.
L’humanité peut encore rêver d’une place au soleil, tout est question de choix. »