Project Description
“Ouvert dedans” , les Salins, août 2016
Quand j’ai commencé à arpenter les Salins, une sensation paradoxale s’est imposée à moi presque immédiatement : J’étais dans un espace clos, bien délimité, une sorte de bulle de calme tout en bruissements et miroitements. Les sons du “monde” m’y parvenaient étouffés, atténués. Et dans cette bulle, l’espace s’ouvrait soudain à l’infini. Comme une boîte magique et minuscule qui contiendrait un espace immense.
Au début, mes tentatives pour saisir cette immensité échouaient. J’accumulais les images. Ce que je ressentais ne s’y lisait pas.
J’ai changé. De façon de faire, d’outils : j’ai ralenti.
J’ai poussé l’expérience plus loin. J’ai essayé le sténopé : une boîte percée d’un petit trou, une surface sensible. On ouvre : la lumière entre et impressionne le film. C’est un des procédés photographiques les plus “essentiels”.
Tout comme les Salins sont un espace “essentiel” : le sel, l’eau, la lumière (le ciel), éléments de base conditionnant la vie sur Terre.
Plus besoin, finalement, de miroir (la boîte du sténopé est vide) : il est partout ici, gigantesque, nous renvoyant sans cesse à notre condition de petits espaces clos, bien délimités, contenant l’infini.
Cette série de photos rend compte de mes recherches et expériences pour tenter de saisir cette immensité intérieure, pleine de vie et de lumière.